[COMMUNIQUÉ DE PRESSE - 25 mars 2024] Lors du conseil communautaire du 21 septembre 2023, les élus de la Communauté de communes de Noirmoutier ont voté une délibération demandant au Conseil départemental l’institution d’un droit de passage sur le pont et qu’il organise une consultation de la population de l’Ile.
Le Président du Conseil Départemental par lettre du 6 novembre 2023 a signifié son refus de donner une suite favorable à notre délibération sans avoir sollicité le vote de l’Assemblée départementale comme le prévoit le cadre légal. C’est pourquoi nous adressons un recours gracieux afin qu’un vote soit organisé au sein du conseil départemental.
Soucieux de préserver leur territoire insulaire, contrairement aux affirmations de Monsieur le Président du département, les élus de la Communauté de communes réaffirment que les îles ne peuvent être comparées aux autres territoires littoraux, ce sont des territoires particulièrement fragiles comme le disait déjà le sénateur de la Vendée Jacques Oudin à l’origine de la création de l’éco-participation en 1995 : “Les iles sont des territoires particulièrement sensibles à l’afflux touristique qui ne cesse de progresser. Les coûts induits sont importants, il est donc nécessaire qu’une telle éco-participation puisse être affectée à la protection des espaces naturels”.
Bien évidemment, nous sommes très vigilants quant à la protection du Gois, nous sommes d’ailleurs très impatients que le département prenne ses responsabilités et protège l’estran du stationnement de centaines de voitures particulières à chaque marée basse pendant la saison estivale et lors des grandes marées. Ce n’est pas tant le nombre de passages de véhicules que le stationnement sauvage qui pollue cet écrin, véritable joyau de la Vendée. La question de l’éco-participation doit nécessairement se faire en lien avec celle de la préservation du Gois, si comme nous ambitionnons tous qu’il devienne Grand Site de France.
Pour faire suite à la demande officielle des élus de l’île, le President du Conseil Départemental présentera la question de l’instauration de l’éco-participation sur le pont de Noirmoutier à la réunion du conseil départemental du vendredi 29 mars.
Une cadre de vie et un accueil apaisés et préservés
Le pont de Noirmoutier fut financé par un droit de passage de 1971 à 1995 acquitté principalement par les résidents de l’île de Noirmoutier, résidents à l’année ou saisonnier et par nos visiteurs, désormais les coûts d’entretien et de rénovation depuis l’arrêt du péage repose sur l’ensemble des habitants vendéens. Ce pont renforce l’effet du surtourisme sur nos écosystèmes fragiles et participe de l’accentuation du sentiment d’appropriation de notre ile par le tourisme et des conflits qui y sont liés. En été notre population locale ne reconnait plus son lieu de vie submergé sous le flot automobile journalier. Notre proposition insulaire est de rendre plus responsable et solidaire nos visiteurs, avec cette éco-participation prévue au code de l’environnement, elle contribuerait aux actions de préservation et de transition, par la protection, la renaturation, l’acquisition d’espaces naturels et le déploiement d’une mobilité douce alternative (transport collectif décarboné, maritime décarboné et pistes cyclables). Par ailleurs cette question est au cœur de l’actualité puisque dans le cadre de la loi de finances adoptée le 29 décembre 2023, un amendement élargi le périmètre des actions finançables à la réalisation et l’entretien des pistes cyclables.
Dans notre vision commune d’élus insulaires, nos résidents à l’année ou saisonniers et nos forces économiques qui contribuent déjà fiscalement à la préservation de nos espaces et à la structuration de notre île doivent être exclus du périmètre d’application de l’éco-participation. Nous rappelons que les critères et leurs applications dans la grille tarifaire est de la responsabilité du Conseil Départemental qui peut dans le même temps décider d’exonérer de cette éco-participation l’ensemble des vendéens qui viennent déjà de contribuer à l’entretien du pont et à sa rénovation à hauteur de 12,5 millions d’euros.
Ecouter notre population
Au-delà de la décision de l’instauration d’une éco-participation, nous souhaitons que l’ensemble des éléments et avis soient étudiés, qu’un dossier complet technique et financier avec l’analyse des différentes grilles tarifaires possibles soit réalisé, et surtout qu’une consultation citoyenne soit organisée sur notre territoire.
Refuser de donner une suite favorable à notre demande, c’est refuser d’écouter notre population.
Nous sommes les habitants, d’un territoire particulièrement fragile et les derniers épisodes tempétueux nous l’ont encore rappelé assez durement. Nous avons pleinement conscience de la nécessité de le préserver, mais cela à un coût, nous demandons par ce recours au Département d’actionner les moyens financiers qui existent aujourd’hui pour pouvoir nous permettre d’y répondre pleinement.
Une question d’équité pour toutes les îles
La question de la transition écologique et de la préservation des espaces sensibles tels que les îles, mobilise tous les élus. Les élus de l’île de Noirmoutier ont rencontré à plusieurs reprises leurs homologues de l’île et Ré et sont également en contact avec ceux d’Oléron, qui partagent les mêmes inquiétudes. Cette union des îles permettra d’être d’avantage entendu sur le plan national, pour que là où le cadre législatif existe, la possibilité soit donnée aux territoires de l'appliquer.
Enfin nous souhaitons qu’un groupe de travail avec les parlementaires des Régions concernées soit mis en place pour sécuriser cette éco-participation, mettre en œuvre un principe d’équité entre les îles et qu’une réflexion soit menée pour élargir le périmètre des actions subventionnables face aux enjeux climatiques que nous connaissons tous, notamment en matière de défense contre la mer.
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